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Gare de Perpignan 1965
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50 années après le voyage triomphal de Dali, des célébrations en 2015

A Perpignan, tous les anciens se souviennent du voyage historique, effectué par Salvador Dali. Le 27 août 1965, le génial surréaliste de Figueras s’était rendu officiellement dans le Roussillon pour trouver au nord l’inspiration d’une œuvre emblématique, qui est entrée dans l’histoire de l’Art sous le titre «Le Mystique de la Gare de Perpignan». Alertés par le journal L’INDEPENDANT, organisateur du périple fantastique, 10.000 personnes se sont pressées dans l’Avenue de la Gare pour vivre le passage euphorique du célèbre artiste, qui avait traversé en calèche toute la ville pour aller jusqu’au terme du Mas San Vicens.


"Le Mystique de la Gare de Perpignan" (Dali, 1965) présente le "Wagon", modèle iconographique hybride

Le tableau de la Gare a été présenté en décembre 1965 à New York avant de devenir en 1978 la pièce maîtresse du Musée Ludwig de Cologne (D). Ce qui reste de la création de cette toile significative, c’est le modèle iconographique du wagon, un fourgon hybride rail-route, unique symbole ferroviaire de l’œuvre de Salvador Dali. Grâce aux indications de la Préfecture des P.O., l’auteur-explorateur Roger Erasmy a retrouvé le véhicule en 1986 à l’abandon derrière la gare de Perpignan. Il fallait déloger un clochard qui s'y était installé. En animateur clairvoyant, Erasmy a fait transformer le «Wagon de Dali» en galerie d’Art itinérante, mise au service du collectif «Les Héritiers de Dali». En 1995 et 1996, le wagon avait connu une réussite populaire sur la Costa Brava (E) comme attraction culturelle du «Triangle Dalinien».

Le 6.6.1995, le «plus petit espace surréaliste du monde» a été inauguré à Rosas (E) avec le concours médiatique de la vedette de la télévision franco-espagnole Marlène Mourreau. Après un retour éphémère devant la station ferroviaire de Perpignan, en 1999, et une figuration symbolique au Téléthon à Bagnères-de-Luchon (31), le «wagon» est parti en 2005 pour une tournée européenne. Le chemin parcouru en 20 ans est fabuleux. En décembre 2013, la .notoriété internationale du «Wagon de Dali» a suscité à Paris un accueil triomphal au Grand Palais des Champs-Elysées comme attraction principale du prestigieux salon Art-en-Capital. voir le reportage sous www.vimeo.com/80861882 . Depuis, le fourgon iconographique est revenu dans le Roussillon pour rayonner en 2015.

La gare de Perpignan doit sa célébrité planétaire au flair paranoïaque-critique de Dali, qui y découvrit en septembre 1963 le «Centre de l’Univers» de sa délirante cosmogonie. Depuis son retour de l’exil américain en 1948, Salvador Dali a utilisé la principale station ferroviaire des Pyrénées Orientales pour expédier tous ses coûteux tableaux à sa clientèle fortunée des Etats-Unis. Pour l’artiste espagnol, Il s’agissait avant tout de se soustraire au contrôle rigoureux du régime franquiste. . La gare fut la porte du nouveau monde.

Pour le 50e anniversaire du voyage historique, le «Wagon de Dali» sera placé pendant l’été 2015 au centre des festivités commémoratives, qui sont prévues à Perpignan et à Font-Romeu (où Dali avait séjourné en 1939 au prestigieux Grand Hôtel pour se mettre à l’abri de menaces de la guerre civile espagnole). En Cerdagne, une exposition de peintres pyrénéens d’inspiration surréaliste sera déployée à l’espace Entre-Pots, proche de l’emplacement du «Wagon». A Perpignan, l’Année Dali 2015 sera marquée par un ensemble d’animations surréalistes, conçues autour des souvenirs photographiques de 1965 et d’ une exposition originale de toiles d’inspiration surréaliste, créées par le collectif européen «Les Héritiers de Dali».En vue de 2015, un film intitulé «Gare à Dali» a été enregistré en septembre 2014 dans le Roussillon par le réalisateur parisien David Lebrun avec le concours de l’auteur dalinien Roger Erasmy ●

9 octobre 2014Roger Michel Erasmy