On nous avait déjà fait le coup en 1999. Souvenez-vous. A l’occasion de la dernière éclipse solaire du XXe siècle – 11 août 1999 – le créateur mystique Paco Rabanne avait pressenti un cataclysme apocalyptique en annonçant la chute de la station spatiale Mir sur la ville de Paris. Une interprétation erronée de la Centurie X 72 de Nostradamus avait prévu un crash sidéral, qui ne s’est pas produit. Notez que la «frayeur du Ciel» est arrivée un an plus tard, en l’occurrence le 25 juillet 2000, quand le Concorde d’Air France s’est écrasé dans un déluge de feu près de l’Aéroport de Roissy, proche de Paris. J’avais communiqué mes conclusions à Paco Rabanne, qui ne m’a jamais répondu.

En 2012, la date du solstice d’hiver – 21.12.12 – a été associée à des prophéties apocalyptiques relatives à la fin du monde. Les médias ont amplifié le phénomène anxiogène. Personnellement, je fais partie des sceptiques qui n’accordent aucun crédit aux péroraisons ésotériques des illuminés du calendrier des Mayas, à Bugarach ou ailleurs.

Mais, puisque 2012 n’est pas une année comme les autres et qu’il y a du fluide divinatoire dans l’air, essayons de comprendre ce qui se passe vraiment. Car le phénomène Dali a surgi sur le devant de la scène prophétique.

Dali : rendez-vous ponctuels avec l’Histoire :

L’organisation d’une immense rétrospective Dali au Centre Pompidou de Paris, 33 années après la «Kermesse héroÏque» de 1979 et 23 années après sa disparition en 1989 m’ incite à affirmer que le génial peintre-visionnaire a, une fois de plus, un rendez-vous ponctuel avec l’Histoire. En devin prédestiné, Salvador Dali est coutumier du fait. Quand je menai mes premières investigations sur le peintre en Catalogne, dans les années 1980, j’ai pu constater avec stupéfaction que Dali bougeait à chaque fois en Espagne quand le Président Mitterrand prenait des décisions importantes à Paris. La coïncidence était troublante, franchement paranormale. Pour les concomitances révélatrices, voici quelques faits bizarres de l’itinéraire dalinien :

1° La preuve cosmique. La présentation du tableau emblématique «Le Mystique de la Gare de Perpignan», œuvre divinatoire par excellence, eut lieu à New York le 18 décembre 1965, au moment de la conclusion du premier rendez-vous spatial entre les vaisseaux Gemini 6 et Gemini 7. Le lendemain, Charles de Gaulle fut ré-élu Président de la République !

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Le Mystique de la Gare de Perpignan
" (présenté par Dali à New York le 18-12-1965)

2° Le témoin historique. Quand éclataient les émeutes de mai 1968, le Catalan se trouvait à Paris, comme par hasard. Les circonstances dramatiques ont amené Dali à rédiger son fameux manifeste «Ma révolution culturelle», qui énonce les grandes lignes d’un Monde nouveau. Le peintre avait diffusé son texte aux insurgés de la Sorbonne. …

Mai 1968 : Dali se trouvait à Paris !

3° La consécration. Pour ses 75 ans, Dali a connu en 1979 à Paris (75) les honneurs de l’Académie Française. La rétrospective Dali de la même année attirait 840.000 visiteurs au Centre Pompidou. Un record inégalé !

4° Le bouquet prophétique. En 2012, la coïncidence de la 2e rétrospective historique avec la date-clef du calendrier des Mayas – 21 décembre 2012 – constitue un fait magique planifié par la Providence. Le vrai prophète c’est Dali, dont les 200 œuvres énigmatiques présentées à Paris sont révélatrices d’un fabuleux scénario du futur.

Si la prophétie attribuée aux Mayas correspond à l’annonce de «la fin d’un Monde», on peut retenir l’idée de la fin d’une ère de l’Histoire des hommes. Compte tenu des réalités désastreuses du moment, il faut se rendre à l’évidence que l’effondrement du modèle occidental se produit depuis 2008 sur fond de crise financière, de destruction de l’écosystème et de révolutions arabes. Tout cela figure dans les toiles prémonitoires du visionnaire. La crise laissera des traces irréparables et débouchera sur la prise de conscience planétaire d’un art de vivre autrement. Le surréaliste Dali a illustré la théorie des catastrophes et brossé les lignes de force de la Renaissance du XXIe siècle ●

Roger Michel Erasmy,
auteur du «Codex Dalianus» (Dali décodé) ● www.erasmy-dali.com ●
18 décembre 2012