Tous les passionnés de Salvador Dali connaissent l’église de Cadaqués, qui domine l’incomparable silhouette du légendaire village de la Costa Brava. Le principal atout de l’église Santa Maria est le merveilleux retable baroque en bois doré, consacré à Nostra Senyora de la O. Cette Vierge représente Notre-Dame de l’Espérance, c’est à dire Marie enceinte, qui va accoucher de l’enfant Jésus. La fête est commémorée le 18 décembre, à une semaine de Noël.

Le plus illustre citoyen de Cadaqués fut Salvador Dali. Or, le 18 décembre correspond à une date significative dans la prestigieuse carrière du génial surréaliste catalan, qui avait découvert en 1963 le «Centre de l’Univers» à la Gare de Perpignan. Suite à un mémorable voyage dans la capitale du Roussillon, réalisé le 27 août 1965 avec le concours de L’Indépendant, Dali a brossé en 1965 un immense tableau intitulé «Le Mystique de la Gare de Perpignan». Deux faits majeurs ont marqué l’itinéraire artistique du délirant artiste :

"Le Mystique de la Gare de Perpignan" (Dali 1965)

Le «Mystique de la Gare de Perpignan», tableau emblématique par excellence du génie divinatoire de Dali, a été présenté le 18 décembre 1965 à New York (USA). Dont acte.

La dernière exposition internationale consacrée au peintre de son vivant à été inaugurée le 18 décembre 1979 au Centre Pompidou à Paris. L’année 1979 fut marquée par l’entrée de Dali à l’Académie française, section Beaux-Arts. Notez que l’exposition de Beaubourg’79 avait établi un record d’affluence avec plus de 800.000 visiteurs.

Le premier TGV reliant Perpignan à Figueras (ville natale de Dali) a circulé - comme par hasard – à J+1, c’est-à-dire le 19 décembre 2010. Cette autre date historique a incité l’association catalane «Passage à Niveau 418» de prendre une initiative à caractère culturel. Quand le président Xavier Vilamajó m’a demandé le 20 octobre 2011 de collaborer à la «Journée mondiale du Train», j’ai dû le décevoir. L’organisateur perpignanais voulait le «Wagon de Dali» et le collectif des «Héritiers de Dali» pour donner à sa manifestation commémorative un authentique impact dalinien.


Le Wagon de Dali, antenne mobile de la Gare de Perpignan

Le fameux «Wagon» n’est pas un TGV. Cet étrange fourgon – utilisé en 1965 par Salvador Dali comme modèle iconographique pour apporter à sa toile «Mystique de la Gare de Perpignan» une épaisseur ferroviaire – avance lentement sur un itinéraire culturel conquérant tracé à travers l’Europe. Cette véritable antenne mobile de la Gare de Perpignan est utilisée depuis 1995 comme «plus petit espace surréaliste du monde» mis au service de la peinture de l’imaginaire, pratiquée avec talent par les meilleurs créateurs européens d’inspiration surréaliste. Ils se sont organisés depuis 2004 en mouvement créatif ambitieux, baptisé «Les Héritiers de Dali».

En juin 2010, le «Wagon de Dali» était la vedette du Centenaire des Transports Raymondis de Rivesaltes, qui en sont toujours les propriétaires, depuis 1965. Ensuite, le fourgon est reparti en campagne vers l’Allemagne, où il se réjouit d’une immense popularité. Après plusieurs opérations grand public en Bavière, le «Wagon» est attendu en 2012 à Vienne (Autriche) pour accompagner une exposition emblématique des «Héritiers de Dali» au nouveau Musée de l’Art fantastique. Parmi les projets d’avenir : un passage au Grand Palais des Champs Elysées. A suivre…

Roger Michel Erasmy, fondateur des «Héritiers de Dali»