1° les grands paradoxes climatiques

A partir du 7 décembre 2009, les responsables politiques de la planète se réuniront à Copenhague pour trouver des solutions concrètes au problème du réchauffement de la planète. Le COP15 discutera du traité mondial qui succédera après 2012 au Protocole de Kyoto de 1997, dont on sait qu’il a été ratifié par 172 pays à l’exception notoire des USA, toujours soucieux de préserver les intérêts de la puissante économie américaine. L’administration de George W. Bush a justifié son refus sous le prétexte que les Etats-Unis – plus gros pollueur du monde – allaient être supplantés par la République populaire de Chine, second pollueur, auquel le Protocole de Kyoto n’avait pas imposé d’objectifs contraignants.

Le monde entier a fini par comprendre qu’une action internationale concertée est devenue urgente pour définir des règles précises destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Depuis 1988, les scientifiques du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont établi sans équivoque la réalité du changement climatique en mettant en évidence la responsabilité humaine comme cause du réchauffement. A Copenhague se jouera le sort de la planète sur fond de scénario catastrophe. Le manque d’engagement des Etats-Unis a été jusque-là très mal perçu. L’approche du sommet de Copenhague a incité le président Obama à annoncer le 25 novembre dernier un objectif de 17 % de réduction des émissions de GES à l’horizon 2020. Le lendemain, la Chine a embrayé en annonçant qu’elle compte «réduire son intensité carbone» de 40 à 45 %. Le même jour, le Parlement européen a adopté une résolution fixant comme objectif une réduction d’au moins 80 % d’ici 2050. Le 26 novembre, Nicolas Sarkozy a vu pour la 2e fois le président brésilien Lula da Silva pour confirmer la création d’un «axe du changement climatique» dans le but de faire pression sur les Etats-Unis et la Chine. Cette bataille des promesses chiffrées est révélatrice des profondes divergences entre les grandes nations, auxquelles incombe l’écrasante responsabilité du réchauffement.

66 chefs d’Etat vont se retrouver les 17 et 18 décembre à Copenhague pour essayer de conclure sur un accord global ambitieux. A noter que Barack Obama sera passé 8 jours auparavant pour marquer sa solidarité avant d’aller chercher son Prix Nobel de la Paix à Oslo, où il est attendu le 10 décembre. Ces préliminaires contradictoires annoncent une belle pagaille pour le COP15, dont on nous dit qu’il sera le sommet de la dernière chance. Si ce n’est pas déjà trop tard ! L’ éloquente toile «Allégorie d’Amérique», réalisée en 1943 par Salvador Dali à New York, prend ici toute sa signification prémonitoire. On découvre dans la planète fissurée en forme d’œuf un cactus géant qui a brisé le continent nord-américain. Cette illustration allégorique annonce l’effondrement des Etats-Unis d’Amérique, victime de leur arrogance. Demain, la Chine, d’ores et déjà la force motrice de la reprise économique mondiale, va dominer la planète.
"Allégorie d'Amérique" (Dali, 1943)

2° le retour à la Terre ?

On savait que l‘industrie et les transports sont les grands responsables du réchauffement. Le 23 novembre, à J-14 du sommet de Copenhague, un surprenant rapport, élaboré par 2000 chercheurs à la demande de la Commission européenne, est venu faire la démonstration que l’agriculture intensive développée en Europe a une grande responsabilité dans le changement climatique. Dont acte. Le COP15 va devoir enregistrer des déclarations dithyrambiques sur les atouts de la croissance verte et les vertus d’une future société écologique. Mais la dégradation de l’écosystème promet d’autres perspectives.

A ce propos, il convient de rappeler que l’incontournable visionnaire Salvador Dali a reproduit 64 fois dans son œuvre divinatoire le couple légendaire de «L’Angélus de Millet». Ce signal précis indique que l’avenir sera rural, agricole et bucolique. La crise financière nous a fait comprendre que le monde va changer profondément. Il faudra repenser notre manière de vivre. En attendant que l’orgueilleux système capitaliste s’effondre – comme à Dubaï ! – on peut d’ores et déjà imaginer ce qui restera. Voici 2 images révélatrices des métamorphoses de l’Angélus, pressenties par Dali.


A gauche ▲ les «Atavismes du Crépuscule» annonçant le déclin, à droite la «Réminiscence archéologique de l'Angélus» qui illustre la terre ruinée. L’agriculture intensive aura des conséquences funestes pour la santé de la planète ■ .

1er décembre 2009 ● Roger Michel Erasmy, auteur du Codex Dalianus