Communiqué N° 20


Benoît XVI, adieu !
Laïcité créative ou Religion des Anges ?

Le premier voyage apostolique de Benoît XVI en France a connu un authentique succès populaire. Considéré comme conservateur, le successeur de Jean-Paul II a su séduire les Français par sa simplicité et sa culture. Les 11 interventions officielles qui ont marqué l’événement réclament quelques commentaires dans le but de mettre en lumière le manque de réalisme de la démarche papale. Le message spirituel du chef de l’Eglise catholique est d’ailleurs en totale contradiction avec les visions rénovatrices de Salvador Dali, dont j’ai pu prouver depuis 1985 à travers les livres de la série «Codex Dalianus» qu’il est l’instrument privilégié de l’Esprit saint. La stupéfiante épaisseur divinatoire de son œuvre pictural consacre le génial Surréaliste catalan comme peintre messianique transcendant chargé de brosser le fabuleux scénario d’un futur inespéré.

1° Discours parisiens. En écho au concept de laïcité positive défendu par Nicolas Sarkozy à l’Elysée, le Pape a répondu le 11 septembre par une mise en évidence de la «fonction irremplaçable de la religion». Le Président de la République semble vouloir lever le tabou de la laïcité qui marginalisait la foi. Selon Sarkozy, la religion constitue un fait de culture et d’identité, qui fonde toute morale. Assisterons-nous au retour de Dieu dans l’idéologie républicaine ? En parfait gardien du dogme, Benoît XVI a confirmé sa vision traditionaliste de l’Eglise. A Paris, comme également à Lourdes, on a compris que le Pape compte remettre les pratiques anciennes au goût du jour : la messe en latin, la communion dans la bouche des fidèles à genoux, etc. Il s’agit là d’une réponse liturgique à la crise de la foi et à la perte du sacré. A noter que les nouvelles perspectives religieuses illustrées par le visionnaire Dali annoncent un abandon pur et simple des vieux rituels ecclésiastiques, genre «profanation de l’hostie», reproduite dans la toile significative «La Fontaine».

«La Fontaine» (Dali, 1930)


2° Les réalités contemporaines

En mai 2006, à l’occasion de la sortie du film «Da Vinci Code», l’enquête menée par IPSOS pour la Famille Chrétienne sur la culture religi-euse des Français avait révélé une figure de Jésus considérablement brouillée. 41 % des sondés considéraient le Christ comme un simple homme, 23 % le percevaient comme un prophète, 9 % le dénonçaient comme un imposteur et 19 % continuaient à croire qu’il représente à la fois un homme et un Dieu. Selon un autre sondage CSA / Le Monde des Religions en 2006, uniquement 10 % des catholiques croient en la résurrec-ion de Jésus-Christ. On a appris en septembre 2008 que seulement 7 à 10 % des ca-tholiques français son pratiquants. L‘euphorie suscitée à Paris au passage de la papa-mobile comme l’élan d’enthousiasme causé auprès des jeunes de la génération JMJ ne constituent en fait qu’une illusion passagère, qui masque la réalité d’une Eglise, qui ne suscite que peu d’intérêt auprès de la société contemporaine. Entre 1960 et 1974, Dali a peint un tableau prémonitoire :



Basilique Saint-Pierre de Rome

«
Explosion de la foi au centre d’une cathédrale
» (Dali, 1960 - 1974)

Les vraies préoccupations des Français, à savoir l’emploi, le pouvoir d’achat, le bien-être individuel échappent à l’influence de l’Eglise. La situation géopolitique de la planète est chaotique. Lors de la messe sur l’esplanade des Invalides, Benoît XVI n’a pas manqué de fustiger le culte de l’argent et la cupidité insatiables, qui sont la racine de tous les maux. L’effondrement des cours boursiers, survenu le 15 septembre 2008 pendant le séjour du Pape à Lourdes, constitue un avertissement prémonitoire désormais taxé de lundi noir. 3° La religion des Anges. Devant l’auditoire sélect des 700 intellectuels réunis au Collège des Bernardins (Quartier latin), Benoît XVI a évoqué une «annonce missionnaire» allant à la recherche de Dieu, devenu «le grand inconnu». Dieu se manifeste sous d’autres formes. En annonçant la «Religion des Anges», Dali a tracé une voie nouvelle susceptible de bouleverser de fond en comble les règles de la civilisation occidentale. Depuis quelques années, les signes de mauvais augure s’accumulent. Après le communis-me, le capitalisme va imploser. Bâtie sur des dogmes obsolètes, la religion catholique est à bout de souffle. Le XXIe siècle sera marqué par l’émergence de la religion des Anges, portée par des Femmes épanouies, libérées des contraintes phallocratiques et des interdits religieux. Le peintre-prophète Dali a écrit : «Le Jour où sera aboli le péché originel, la guérison des âmes aura lieu» !



Réalisée par Dali, la toile symbolique «Le péché originel» illustre la mutation qui se prépare en opposant un «pied» érotique aux godasses usagées.

18 septembre 2008 ● Roger Michel Erasmy, auteur du «Codex Dalianus» ● www.erasmy-dali.