1° Le Grenelle de Mai 1968 : le manifeste prémonitoire de Salvador Dali.

Lors des émeutes historiques qui ont provoqué la signature des Accords de Grenelle le 27 mai 1968 à Paris, Salvador Dali se trouvait sur place. Comme si souvent, l’insaisissable artiste fut présent à l’endroit même où soufflait le vent de l’Histoire. Troublé par l’intensité paroxystique des affrontements dans les rues de Paris, le peintre-visionnaire avait rédigé spontanément un manifeste inspiré par une soudaine intuition paranoïaque-critique. Malgré les tumultes estudiantins, Dali distribuait lui-même aux insurgés de la Sorbonne son texte révolutionnaire intitulé «Ma Révolution Culturelle». Le tract dalinien de mai 1968 constitue un authentique oracle du fait de son contenu prémonitoire. Le message prophétique dénonçait les erreurs de la culture bourgeoise en fustigeant les ravages bureaucratiques des organisations internationales. Dali annonce une Renaissance inespérée sur fond de créativité et d’énergie sexuelle libérées.

2° Les projections géopolitiques de la peinture dalinienne.


En pleine guerre mondiale, dans son exil américain, Salvador Dali a réfléchi sur les causes profondes des conflits meurtriers qui déchiraient la planète. En 1943, le peintre extralucide réalisait à New York une toile significative intitulée «Enfant géopolitique observant la naissance de l’Homme nouveau». L’œuvre illustre un globe terrestre déchiré duquel sort péniblement un «homme nouveau» sous le regard d’une figure androgyne dépouillée, accompagnée d’un enfant angoissé. Le rideau se lève sur cette étrange mise en scène, qui se situe dans un paysage désertique. Les pressentiments du flair paranoïaque-critique de Dali ont apporté à son énigmatique œuvre pictural des projections troublantes qu’il fallait décryp-ter. Depuis 1984, mes écrits de la série «Codex Dalianus» délivrent des clefs.

3° Jusqu’où mènera l’énigme climatique ? La ruine des voitures..
La responsabilité humaine dans la pollution de l’environnement a été établie sans équivoque. 26 % des émissions de gaz à effet de serre viennent des transports. Les sacrifices demandés aux automobilistes vont-ils stopper le processus du réchauffement ? Pas sûr … Les annonces formulées par le Grenelle de l’Environnement concernent la rationalisation de la voiture personnelle. Ces recommandations seront-elles suivies d’actes concrets ? Les prémonitions brossées par Dali indiquent le contraire. Le peintre a créé dans les années 1930 une série d’images éloquentes illustrant la ruine de l’automobile. Parmi ces tableaux, notez «L’automobile fossile de Cap de Creus» et surtout «Apparition de la Ville de Delft». Cette toile montre une voiture dégradée, plantée derrière les gardiens de l’ordre effondrés. Au fond apparaît la ville de Delft, qui a vu naître en 1632 Vermeer, peintre d’ un art de vivre disparu. Le concept d’une Renaissance ultérieure se précise.



4° Après l’échec de la mondialisation : le retour à la Terre

Globalement, le message divinatoire de Salvador Dali annonce un changement de civilisation fondamental au XXIe siècle. Ce grand chambardement va balayer les illusions de la société de consommation et déclencher une révolution culturelle animée par les femmes (émancipées). Le symbole majeur de l’Angélus de Millet - reproduit 64 fois dans l’œuvre dalinien - prend dans ce contexte révélateur la double signification d’un oracle funeste : A) Le pressentiment d’une monstrueuse mutation de la nouvelle femme, qui va imposer sa supériorité aux hommes politiques défaillants telle une redoutable «mante religieuse». B) L’autre signal laissé par Dali illustre les conséquences désastreuses de la mondialisation et du libéralisme économique. Le communisme s’est effondré en 1989. L’échec du capitalisme suivra. Il obligera l’humanité à revenir en arrière pour redécouvrir les vertus saines de la vie rurale. L’Angélus signifie : le retour à la Terre.

A suivre ...

Roger Michel Erasmy , auteur du «Codex Dalianus» / www.erasmy-dali.com